Les journées de la SFPPG 2026
APPEL à communication
Les journées de la SFPPG
20-21 mars 2026
APPEL à communicationDans le cadre des journées de la SFPPG du 20-21 mars 2026 à Perpignan, L’analyse de groupe au défi de l’actualité, nous attendons vos propositions de communications pour les ateliers.Vos titres et résumés (10 lignes maximum) sont attendus avant le 15 décembre 2025 et sont à adresser à secretariat@sfppg.fr
Les axes de réflexion sont les suivants:
- Les nouvelles formes de souffrance psychique rencontrées dans les groupes contemporains ;
- Les enjeux épistémologiques que ces formes posent à la psychanalyse de groupe ;
- Les mutations des dispositifs, des cadres et des pratiques ;
- La façon dont l’analyse de groupe peut continuer à se réinventer comme paradigme vivant de pensée du lien, de la conflictualité et du sujet.

L’analyse de groupe au défi de l’actualité
Le monde contemporain est traversé par des mutations profondes qui bouleversent toutes les dimensions de la vie individuelle et collective. Crises politiques, désordres économiques, fractures sociales, catastrophes écologiques : ces bouleversements, d’une rapidité inédite, alimentent un climat généralisé d’incertitude, de fragmentation et d’angoisse. L’actualité, marquée par une violence diffuse, fragilise les liens, confronte les individus à la perte de repères stables, et ébranle les assises narcissiques. Penser le groupe, et analyser le groupe, c’est-à-dire en repérer les processus et en formuler les concepts, mais aussi, en imaginer les dispositifs -sociaux, thérapeutiques ou formatifs – dont la groupalité est le principal levier, est le plus souvent articulé aux défis posés par le chaos du monde. L’histoire nous montre que les grandes avancées théoriques et pratiques relatives au groupe et à la groupalité sont souvent apparues dans des contextes de catastrophe. Quelles seront alors les innovations suscitées par notre époque ?
A ce titre, et a fortiori parce que la SFPPG est une société savante, nous considérons les avancées scientifiques très rapides, comme susceptibles de bousculer les pratiques et d’interroger les théories précédentes, pour nous bien établies. Dans ce contexte de renouvellement des connaissances, on peut se demander si les bases même de la psychanalyse, et a fortiori de l’approche psychanalytique groupale, se trouvent impactées, et de quelle façon?
Didier Anzieu écrivait déjà dans les années 1970 que « la résistance épistémologique au concept de groupe prouve la résistance de l’homme contemporain à la vie en groupe » et il a listé les principales résistances suivantes: le groupe fait obstacle à la relation privilégiée à deux, le groupe dans sa complexité suppose une vue d’ensemble difficile à soutenir subjectivement, le groupe impose le décentrement et bouscule ainsi les narcissismes des sujets, le groupe est fait pour être vécu plutôt que pensé ou analysé, chaque groupe est toujours composé d’autres groupes provoquant des interférences et des zones de recouvrement difficile à traiter, les groupes sont toujours traversé par des tensions, entre lutte pour l’indépendance et soumission.
Nous observons de telles résistances aux lieux du vivre ensemble, de la politique comme de la clinique et de la recherche. Or, il nous appartient, singulièrement et collectivement, de ne pas céder le pas sur ces mécanismes défensifs dont les effets se font sentir dans les plus petits engagements du quotidien. “Comment de l’impensé qui nous précède ne pas fabriquer de l’impensé qui nous devance ? » (Kaës, 2012, p. 207). Comment de l’impensé qui nous devance ne pas fabriquer un impensé qui nous précède pourrions nous ajouter, car il va de soi que les défis du présent sont aussi ceux du passé mais surtout ceux de l’avenir, au cœur de la transmission dont le groupe est le cadre privilégié d’expression.
Il est notable d’observer que ces dernières années, les pratiques initiées par les neurosciences dans le domaine de la santé, ou encore celles de la psycho-éducation dans le domaine de la formation et de l’éducation sont venues en concurrence, des psychothérapies psychanalytiques dans de nombreuses institutions. Différents dispositifs de groupe inspirés des approches plurielles co-existent : groupe à remédiation cognitive, Mickael’s Game, groupe de psychoéducation, groupe d’affirmation de soi etc. Dans ce contexte, comment soutenir la groupalité comme un paradigme en soi, et non comme un simple outil, voire comme une solution économique, efficace certes mais sans mobiliser la réflexivité ?
La souffrance psychique contemporaine, telle qu’elle se manifeste dans les groupes, qu’ils soient thérapeutiques, familiaux ou institutionnels, appelle des dispositifs capables de contenir la violence psychique. Le transfert multifocal propre à l’analyse de groupe permet de faire du groupe un contenant psychique, un espace transitionnel où le sujet retrouve une inscription dans une parole, une histoire, une appartenance.
Ce colloque se donne pour mission d’explorer :
- Les nouvelles formes de souffrance psychique rencontrées dans les groupes contemporains ;
- Les enjeux épistémologiques que ces formes posent à la psychanalyse de groupe ;
- Les mutations des dispositifs, des cadres et des pratiques ;
- La façon dont l’analyse de groupe peut continuer à se réinventer comme paradigme vivant de pensée du lien, de la conflictualité et du sujet.
Ces journées scientifiques porteront ces nombreuses interrogations, tant au niveau des fondements théoriques de nos pratiques, qu’à l’adaptation de ces dernières à l’actualité des nouvelles formes de souffrance dans un dialogue pluridisciplinaire, interdisciplinaire et transdisciplinaire.